L’hypnose dans les soins
L’hypnose est probablement aussi ancienne que l’humanité. Si on retrouve la transe hypnotique dans des rituels religieux anciens et actuels (chamanisme, derviches tourneurs), elle reste trop souvent associée au music-hall, hypnose dite “de spectacle”, évoquant la soumission du sujet à l’hypnotiseur, tels que les spectacles du fascinateur Messmer.
Pourtant, la transe hypnotique reste un phénomène naturel et spontané chez chacun d’entre nous. Tout le monde a déjà eu cette sensation d’être “ailleurs”, “dans la lune” et de rester ainsi “perdu dans ses pensées”, pendant un temps plus ou moins long, avec une relative indifférence au monde extérieur : ce n’est rien d’autre que de l’autohypnose.
Depuis des millénaires la médecine utilise ce phénomène dans le cadre du soin relationnel.
L’état hypnotique
Il s’agit d’un fonctionnement naturel induit et amplifié par l’accompagnement d’un thérapeute qui va permettre au patient de lâcher prise pour retrouver une certaine sensorialité et élargir son champ de conscience.
Il ne s’agit en aucun cas de sommeil mais plutôt d’un état d’hyper-concentration.
On peut s’en approcher en imaginant par exemple une réunion de travail au cours de laquelle, à un moment donné, on décroche, on se laisse aller à rêver à nos vacances. Ce lâcher prise permet au patient d’accéder à ses ressources, d’explorer d’autres repères que ceux dictés par son éducation ou une image idéalisée de soi pour trouver la solution à son problème.
La portée thérapeutique de l’hypnose
L’hypnose thérapeutique permet de traiter de nombreuses pathologies. Largement utilisée dans le cadre de soins médicaux et paramédicaux, elle a toute sa place dans le cadre des psychothérapies. Pratiquée dans un cadre hospitalier ou libéral, elle contribue à améliorer la prise en charge des patients (adultes, enfants, adolescents, personnes âgées), par exemple dans le traitement de la douleur, l’hypnoanalgésie et l’hypnosédation, la gestion des émotions, les suites de deuil, les sevrages de substances addictives, les troubles anxieux, les troubles du comportement alimentaire, la préparation à un examen ou à une épreuve sportive … Sa pratique par des professionnels de santé formés est la garantie d’une utilisation éthique, sous-tendue par leurs compétences de base.
L’hypnose fascine et fait peur à la fois
L’hypnose a toujours fasciné car dès le début elle soignait de façon spectaculaire sans que l’on puisse l’expliquer. Cela entraînait à la fois la peur d’être sous l’emprise de celui qui hypnotise et l’envie d’être libéré d’un mal. Depuis vingt ans, les progrès de l’imagerie cérébrale ont montré que sous hypnose, certaines aires cérébrales se modifiaient et que le cerveau réagissait comme si la situation était réelle. Aujourd’hui, l’hypnose a pignon sur rue, elle est même entrée au CHU, reconnue ainsi comme une technique thérapeutique qui a toute sa place, notamment dans la prise en charge de la douleur chronique.